Entreprise et pratique sportive : un moyen de lutter contre le burnout ?

Entreprise et pratique sportive : un moyen de lutter contre le burnout ?


Intervieweur :
« Dr. Bagot, relativement à notre série sur le burn-out, les entreprises ne devraient pas encourager et inciter fortement les salariés à avoir une activité sportive, culturelle et extra professionnelle, et dans faire un élément essentiel de la productivité et du bien-être des salariés de l’entreprise ? »

Docteur Bagot :
« L’entreprise doit effectivement poser des limites à ses salariés et les encourager à avoir des activités de loisir en dehors de leur temps de travail, soit sportives, artistiques, créatives.

Il y a des études qui montre qu’avoir une activité physique est un des meilleurs antidotes contre le stress professionnel. Par ailleurs, toutes les activités artistiques peuvent favoriser l’inventivité, et cela peut être dans l’intérêt de chaque entreprise.

Mais la vraie question, c’est : est-ce encore de la responsabilité de l’entreprise de pousser les salariés à faire du sport ou à pratiquer des activités créatives ? N’est-ce pas plutôt encore infantiliser les salariés et de créer des contraintes supplémentaires qui peuvent être source de burn-out ?

L’entreprise devrait plutôt se mettre des limites en matière de temps de travail pour laisser la possibilité aux salariés d’avoir une pratique sportive et culturelle, éventuellement soutenues par le Comité d’entreprise.

Ce n’est pas le rôle de l’entreprise de s’immiscer dans la vie privée des salariés.

Intervieweur :
« Doit-on comprendre que le burn-out est à la fois une question individuelle et collective, et dans ce cas le salarié doit s’interroger sur son implication de l’entreprise de façon excessive qui met en danger sa santé, et par ailleurs, l’entreprise doit mettre en place les outils pour accompagner ses salariés sans s’ingérer dans sa vie privée ? C’est une question complexe.»

Docteur Bagot :
« Je pense que l’entreprise devrait envoyer le message que la santé de ses salariés est importante. Qu’il y a un temps optimal pour lequel on peut travailler et si on dépasse ce temps, on casse la mécanique. »

« C’est dans l’intérêt des salariés d’avoir des salariés qui soient dans ce temps optimal et d’autres moments où ils se reposent et se consacrent à leur vie privée et familiale.  »

« Un des symptômes du burn-out, c’est cette tendance, qui est particulièrement française, à rester très tard au bureau le soir. C’est un peu les « fayots » qui font ça. Et je ne connais pas actuellement des entreprises qui aient clairement établi des règles pour cela. »

« C’est la remarque stupide : « Ah, tu pars à 18h ! Tu as pris ton après-midi ! » »

« Je pense qu’il serait assez simple de mettre une limite claire et nette pour imposer des départs du travail à des horaires raisonnables le soir. Et pas ce que j’entends fréquemment dans mes consultations, des réunions de travail le soir vers 18h30 – 19 h 00 qui empiètent sur la vie personnelle des salariés. »