Questions sur le burnout

Questions sur le burnout

Comment puis-je savoir si je suis en burnout ?

Vous vous posez des questions sur le Burn-out, cela fait longtemps que vous êtes surmené et vous êtes tellement fatigué que plusieurs jours de vacances ne vous rechargent pas les batteries. Vous avez tendance au repli, vous ressentez une certaine lassitude vis-à-vis de votre travail. Vous vous trouvez moins efficace, votre mémoire et votre concentrations sont défaillantes… Vous ne vous reconnaissez plus et cela inquiète vos proches. Peut-être alors êtes-vous en burnout ? Ce quiz  vous permettra de vous tester… Mais seul un professionnel de santé peut porter le diagnostic de burnout.

Certaines entreprises favorisent-elles le burnout ?

Oui on trouve dans certaines entreprises des terrains favorables pour le burnout. Cela peut être aussi le département d’une entreprise. Les licenciements et l’exigence générale d’augmentation de la productivité, la mise en concurrence des salariés les uns avec les autres, la rareté des bons managers : voilà autant de raison de la propagation du burnout.

Que faire quand on se sent dans un état pré-burnout ?

L’attitude rationnelle serait d’en parler à sa hiérarchie et si elle ne vous écoute pas au service du personnel ou au médecin du travail. Néanmoins beaucoup de personnes en état de pré-burnout ou de burnout avéré continuent leur course à la performance ou n’en parlent pas par peur de remettre en cause leur image dans l’entreprise.

A qui s’adresser quand le burnout est avéré ?

L’attitude la plus fréquente est d’en parler au médecin généraliste. SI certains sont alertés sur ce qu’est le burnout, d’autres semblent démunis. Souvent un généraliste donnera des arrêts de travails trop courts pour un patient atteint de burnout (si toutefois celui-ci est prêt à s’arrêter !). Secondairement le médecin généraliste ou le médecin du travail peut adresser la victime de burnout vers un « psy ».

A qui faut-il s’adresser comme psy : un psychiatre ou un psychologue ?

Un psychiatre est un médecin spécialiste tandis qu’un psychologue ne l’est pas. L’un et l’autre peuvent être de bons spécialistes du burnout, c’est-à-dire pour pointer les mécanismes psychologiques qui ont provoqué l’apparition de cet état de burnout, et mettre en place une thérapie qui permettra de corriger les points de fragilité et les conséquences traumatiques du burnout. Mais seul le psychiatre peut prescrire des arrêts de travail nécessaires, et prescrire des médicaments par exemple pour faciliter le sommeil et booster la récupération. Donc en cas de suivi par un psychologue, le rôle de prescripteur d’arrêt de travail et de traitement devra être assumé par le médecin généraliste.

A quoi sert l’arrêt de travail dans les situations de burnout ?

Malheureusement l’arrêt de travail est très souvent nécessaire chez les personnes atteintes de burnout : elles se sont épuisées au travail et il n’y a pas d’autre choix que de les mettre au repos. Cet arrêt de travail sera utile que dans la mesure où le patient atteint de burnout joue le jeu : un arrêt de travail ne doit pas être du télétravail : donc coupure du portable professionnel et on ne consulte pas ses mails professionnels. L’arrêt de travail doit permettre la régression progressive des symptômes : souvent 3-6 mois peuvent être nécessaires. Ensuite un arrêt de travail à temps partiel peut être prescrit pour une reprise de l’activité professionnelle à mi-temps : ce qui permet de se tester tout en apprenant à respecter les limites horaires. L’arrêt de travail à temps partiel est souvent un signe symbolique fort pour l’entreprise qui lui signifie que le salarié est encore en convalescence.

Est-il vraiment nécessaire de prescrire des médicaments dans les états de burnout et quels traitements prescrit-on habituellement ?

Si un arrêt de travail a été prescrit et que la personne souffrant de burnout ne ressent pas d’amélioration au bout de 2-3 semaines, des traitements antidépresseurs sont susceptibles de booster le rétablissement. Cela ne veut pas dire que la personne était déprimée. Mais ces médicaments créent une sorte de distanciation, une atténuation des phénomènes anxieux, et un renouveau de l’énergie qui peuvent contribuer au rétablissement.
Si un arrêt de travail n’a pas été prescrit et que donc la personne souffrant de pré-burnout ou burnout est toujours au travail, cette distanciation et cette reprise d’énergie pourront peut-être faire éviter l’arrêt !
En plus des antidépresseurs, peuvent être indiques des médicaments pour favoriser le sommeil ou pour diminuer l’anxiété. Ces traitements doivent bien-sûr être prescrits par un médecin spécialiste du burnout.

Je suis en arrêt de travail et j’ai peur de retourner à mon travail : est-ce normal ?

Souvent une personne en burnout aura une peur quasi-phobique de son lieu de travail. Ce sera même difficile de passer dans le quartier où est son entreprise, ou dans le quartier où elle risque de rencontrer ses collègues. A part cette réaction, elle se sentira bien, même tout à fait rétablie… Que faire ? Certains abords psychothérapiques (comme l’EMDR) peuvent atténuer cette réaction phobique. Avant la reprise du travail, un rendez-vous avec l’employeur dans un lieu neutre peut être organisé. Dans certains cas, on se dirigera vers une rupture du contrat de travail.

Quels sont les aspects négatifs de l’arrêt de travail ?

L’arrêt de travail est souvent nécessaire car la personne atteinte de burnout ne peut pas s’empêcher de s’épuiser au travail. L’aspect négatif peut être dans un premier temps une amplification de la symptomatologie dépressive : la personne est perdue, elle n’a plus aucun cadre, elle est en état de « sevrage » de son hyperactivité, comme un toxicomane sans sa drogue. Pour cette raison, je recommanderai toute activité douce qui puisse l’occuper et se faire sentir bien physiquement : comme par exemple des séances de balnéothérapie, des massages etc… Quand la personne se ressent un peu plus active, il lui serait bénéficiaire de se livrer à une activité artistique : dessin, sculpture etc… Malheureusement dans certains pays comme la France, si on est « malade » on est très passif en attendant que la médecine vous guérisse. Ces activités complémentaires sont proposées dans toutes les cliniques suisses qui s’occupent du burnout par exemple. Elles ne sont prises en charge par aucune mutuelle ou assurance complémentaire, ce qui est un frein supplémentaire pour les patients français.

Faut-il se reconvertir professionnellement quand on a fait un burnout ?

C’est un fait que beaucoup de personnes en burnout pensent à se reconvertir professionnellement. Quand ils ont récupéré leur énergie et leur créativité, ils ont l’impression qu’ils se sont mépris et qu’il est temps d’envisager une autre voie professionnelle. A ce moment-là ils peuvent être aidés par des bilans de compétence.

Le burnout atteint-il les jeunes salariés ?

Je vois beaucoup de patients atteints de burnout entre 25 et 35 ans. Une des raisons est qu’ils n’ont pas changé leur rôle de « bon élève », ils n’ont pas pris conscience du jeu politique de l’entreprise, ils ne savent pas mettre de limite à leur implication. Ils sont aussi supervisés par des personnes à peine plus âgées qu’eux qui peuvent avoir un style managérial assez agressif.