La quête du corps parfait influe-t-elle notre vie et notre bien-être ?

La quête du corps parfait influe-t-elle notre vie et notre bien-être ?

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Intervieweur : Les beaux jours arrivent ! La plage, le soleil. On retrouve à nouveau la fameuse pression médiatique et sociale des kilos en trop. C’est le grand déballage sur le régime miracle et les séances de sport qui permettent d’avoir un corps parfait. On se demande si depuis toutes ces années, ce déballage médiatique, sur le corps parfait et la perte des kilos en trop, n’a pas des conséquences à long terme sur notre bien-être, sur notre capacité à être heureux et à profiter des vacances qui devraient être un moment où on lâche prise.

 

Dr. Bagot : On est en période de vacances, donc on va lire des magazines qui vont parler des régimes, de la perte des derniers kilos. Ce phénomène aura encore lieu juste avant les fêtes. C’est une espèce de grand cycle, de grand rituel à certaines périodes de l’année. Mais les personnes sont obsédées par leur apparence. On est dans une société qui renvoie beaucoup d’injonctions en nous faisant croire qu’il faut avoir un corps parfait ou un corps sain.

Mais, finalement, ce corps esthétique n’est pas un corps en bonne santé. Je suis affolé quand je vois ce que les médias considèrent comme être un corps sain ou esthétique actuellement. Pour moi, cela ne correspond pas à un corps en bonne santé. Pour les femmes aussi bien que pour les hommes. On voit des hommes hyper musclés mais ce ne sont pas des corps de personnes en bonne santé. Chaque fois que j’ai eu des personnes comme cela en consultation, ou bien même dans mon entourage, c’est souvent des grands obsessionnels qui ont peu confiance en eux. Donc on observe une grande fragilité psychologique chez des personnes qui se présentent comme des hommes qui possèdent des montagnes de muscles. Chez les femmes c’est pareil. Souvent cette recherche de corps parfait représente une faille importante. Elles pensent que le fait d’être bien dans la vie convient à passer par cette étape. Ce n’est pas le cas.

Nous sommes dans une société qui envoie beaucoup de signaux qui conduisent à la boulimie et à l’anorexie. C’est-à-dire que le premier signal se traduit par le contrôle des formes du corps. C’est le premier pas qui conduit dans l’anorexie et la boulimie. Le prochain pas c’est si vous êtes en surpoids par exemple, vous êtes considéré comme quelqu’un qui n’a pas de volonté et il y a une forme de honte qui se crée à se laisser aller. Tous les symptômes que l’on voit chez les patients qui souffrent d’anorexie et de boulimie, sont dans la société. On le voit dans les journaux, dans les médias, on les retrouve même dans les magasins qui présentent des tailles de plus en plus minces.