EMDR

EYE MOVEMENT DENSITIZATION AND REPROCESSING

Qu’est-ce que l’EMDR ?

L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une thérapie développée à la fin des années 80 par Francine Shapiro. Cette psychologue américaine découvre et confirme en laboratoire de psychologie l’effet thérapeutique de stimulations bilatérales (initialement le mouvement des yeux) pour diminuer la charge émotionnelle liée à des événements traumatiques.

Ensuite elle créée un protocole de soins (l’EMDR) qu’elle valide chez d’anciens combattants atteints de stress post-traumatiques. Non seulement cet abord permet d’apaiser leurs réactions émotionnelles, de les désensibiliser (c’est le « D » de EMDR) mais aussi d’effectuer une réinterprétation de l’événement (c’est le « Reprocessing » ou « R » de EMDR). Un ancien combattant traumatisé peut présenter, en plus de cauchemars et de crises d’angoisse, des cognitions comme « je suis coupable d’être revenu ».L’EMDR agit aussi sur cet aspect cognitif.

l’EMDR devient ainsi un puissant outil de « restructuration cognitive » : il peut être associé avec un abord de thérapie comportementale et cognitive…

Tout le monde n’a pas fait la guerre… par exemple un perfectionniste qui généralement lutte contre la peur d’être nul.
Il suffit de trouver des souvenirs associés à cette cognition « je suis nul » : ils prennent la place du trauma dans un protocole EMDR… Ainsi on peut travailler à atténuer cette croyance ! Car pour faire l’EMDR, on doit construire un protocole de soins avec des « souvenirs-cibles » et des « cognitions » sur lesquelles on souhaite travailler.

Attention l’EMDR est bien une thérapie et pas une « technique » !
Si l’EMDR peut atténuer assez rapidement les conséquences d’un événement traumatisant isolé, le suivi dure souvent plusieurs mois ! On ne fait jamais de l’EMDR à un premier rendez-vous !

On ne fait jamais de l’EMDR à une personne trop déstabilisée psychologiquement : on apaise d’abord son état, éventuellement avec des traitements médicamenteux, puis on débute l’EMDR !
L’EMDR n’exclut pas d’autres prises en charge, comme une thérapie systémique… L’EMDR nécessite une consultation d’une heure au minimum, donc le double d’une consultation classique !

Comment je pratique l’EMDR?

Je me suis formé à l’EMDR avec sa créatrice, Francine Shapiro, à San Francisco et à Boston à l’EMDR Institute . Je l’avais rencontrée lors d’un congrès en Californie alors que j’étudiais au Mental Research Institute (MRI) de Palo Alto, où elle était attachée.

L’EMDR rentre dans la suite logique de mes approches thérapeutiques : je me suis formé à l’hypnose ericksonienne qui a influencé le MRI où travaille aussi Francine Shapiro. En France je me suis affilié à l’association EMDR-France avec laquelle je me sens peu « en phase » car elle est influencée par des courants psychanalytiques, et ce n’est pas ma formation…

J’utilise l’EMDR pour « potentialiser » l’approche cognitivo-comportementale, comme un moyen puissant de « restructuration cognitive ».

  • Soit des patients viennent pour un abord par EMDR. Si je pense que c’est adapté je propose une séance d’EMDR après 2-3 consultations préliminaires qui permettent de définir un protocole de soins.
  • Soit les patients ne connaissent pas l’EMDR, et je leur propose volontiers cet abord s’il y a lieu. J’utilise peu le mouvement oculaire, préférant les stimulations cutanées et auditives, moins fatigantes et plus confortables pour un travail de visualisation.

L’EMDR pour quels types de problèmes ?

Tous les troubles anxieux, les troubles des comportements alimentaires… Une ou 2 séances d’EMDR suffisent pour savoir si cet abord peut aider, et il peut aider beaucoup de monde, à mon avis !